AMALYS & DAMIAN

Un ami est un frère donné par la nature
   

La nuit était claire et douce. Une nuit qui laissait encore imaginer la chaleur et la bonne humeur de l’été, tout en rafraichissant agréablement les promeneurs tardifs.  Comme presque tous les soirs, j’étais sorti avec les collègues boire un verre et profiter de la soirée agréable que le temps nous offrait. Nous nous étions séparés à la sortie et j’avais voulu marcher un peu, non impatient de retrouver l’appartement  certes confortable, mais aussi parfois trop exigu pour moi. J’avais toujours été ainsi, incapable de rester enfermé trop longtemps, j’avais besoin de sortir, de respirer, de voir le monde bouger autour de moi. Une vie rapide et affairée, voilà ce qui me correspondait le mieux.
La place centrale était sans aucun doute le lieu qui me correspondait le plus. Animée à toute heure du jour ou de la nuit, c’était le lieu idéal pour s’assoir et s’accorder un moment tranquille. Je m’installai sur un banc, réfléchissant à la nuit. J’avais plusieurs options : rentrer directement, ce qui ne me plaisait guère, rester ici à observer pour m’autoriser un peu de flânerie, ou me diriger vers la plage, qui à cette heure là grouillait de jeunes lycéens ou étudiants qui étaient toujours prêts à passer une bonne soirée et qui intégreraient volontiers un promeneur comme moi à leurs soirées improvisées. La troisième solution était tentante, mais je voulais rester encore un peu assis avant. Juste fermer les yeux et prendre conscience du fait que ce moment là était un moment agréable où je me sentais bien et dont il faudrait que je garde souvenir.

Mes rêveries furent interrompues par une voix qui  me fit revenir à la réalité. Je reconnu Amalya, dont les deux bras se coulèrent autour de mes épaules. Je répondis à son étreinte, comme toujours heureux de la voir. La douceur de la jeune fille avait toujours su m’apaiser et me donner un sentiment de sérénité.
« Bonsoir, jeune demoiselle, je vais bien et vous ? » répondis-je, un rire dans la voix. Même si je savais que la voir dehors à cette heure signifiait que tout n’était pas au beau fixe. Je la laissai s’installer et passai un bras autour de ses épaules. Comme à chaque fois que je la voyais, je sentais monter en moi un sentiment protecteur, une envie de pouvoir faire se volatiliser tous ses problèmes juste avec une étreinte et de simples paroles rassurantes. Malheureusement, je n’avais pas ce don. Je ris doucement aux paroles de la jeune fille. Une petite sœur à protéger, voilà ce qu’elle était.
« Tu m’as manqué aussi. Il faut que tu viennes me voir plus souvent. » laissai-je entendre doucement. J’aurais aimé pouvoir rendre visite à la jeune fille également, mais je craignais la réaction du frère qu’elle avait parfois évoqué et qui semblait à l’origine de beaucoup de ses problèmes. Je n’aimais pas interférer dans les relations familiales des autres quand ça n’était pas nécessaire, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Mais je voulais qu’elle sache que si jamais elle avait besoin de moi, je serais toujours là pour elle. Même s’il m’étais impossible d’agir sur la situation, je pourrai toujours écouter et conseiller. Je déposai un léger baiser  sur son front.
« Tu sais que ma porte est toujours ouverte pour toi. Tu es encore toute seule ce soir ? »

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